Dix minutes à perdre

Dix minutes à perdre
Auteur

Jean-Christophe TIXIER

Editeur

Syros – coll Souris noire – 2015

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Pour la première fois de sa vie, Tim va passer deux jours tout seul. Seul dans la très vieille maison où il vient d’emménager avec ses parents.  » Si tu as dix minutes à perdre, commence à détapisser les murs de ta chambre « , ironise son père. Tim le prend au mot. Dix minutes, pas une de plus. Mais en arrachant un lambeau de l’affreux papier peint fleuri, Tim fait apparaître un mystérieux message. Ceci est mon histoire…

Mots-clés : amitié, mystère

Présentation générale

Dix minutes à perdre est un roman policier bien construit. Il met en scène comme il se doit un garçon et une fille, ainsi tout lecteur peut s’identifier aux personnages. Tim (13 ans) et sa famille viennent de déménager suite à un licenciement. Tim se sent seul. Il est démoralisé. La découverte d’une inscription derrière du papier peint et sa rencontre avec Léa, sa voisine, vont l’entraîner dans une aventure mystérieuse. La chasse aux indices proposée se déroule dans un huis clos puisque tout se passe dans la maison ou aux alentours.

Notre analyse

Même s’il s’agit d’une histoire à énigme, l’ambiance est essentiellement au suspense et à la peur. La montée en tension commence avec le contexte : Timothée est seul pendant deux jours dans une vieille maison qu’il ne connaît pas. L’annonce de l’histoire d’un assassinat dans cette nouvelle demeure déclenche la curiosité du héros. Le rêve d’obtenir des lingots devient le moteur du récit.
La peur est un sentiment présent tout au long du récit. Les deux héros l’expriment à différents moment. Léa affirme que Tim a peur, comme elle, et qu’elle adore avoir peur (p52). La nuit, l’absence de lumière (coupure d’électricité), les bruits, l’apparition d’un homme manchot, les ombres mouvantes sont autant d’éléments pour nourrir l’angoisse de la situation. Entre « un long frisson qui parcourt le dos » (p103) et « la peur qui prend les tripes » (p99) Tim doit faire face à des émotions fortes et trouver des moyens de réagir.
Le décollage du papier peint dure longtemps. Il permet certainement de créer une connivence entre les deux jeunes mais les indices écrits tardent à apparaître au début du récit. La reprise du décollage habillée par la recherche du produit le plus adapté est également un peu lourde.
L’écriture, fidèle au genre, engage les enquêteurs dans une recherche un peu chaotique qui apporte différents rebondissement notamment la fausse piste du plombier. Néanmoins le personnage Blaise Chelin interroge d’emblée le lecteur. La fin est assez rapide et rocambolesque. Elle libère facilement Timothée de son angoisse.

Pour accompagner les enfants dans leur lecture

Pour aider les plus jeunes lecteurs on pourra leur proposer d’établir des fiches d’identité des personnages puis de discuter collectivement de ce qui peut faire de chacun d’eux le coupable recherché. Cela obligera les enfants à rechercher les indices, les fausses pistes, à relire les témoignages et à justifier les éléments qu’ils auront relevés.