Jenny la cow-boy

Jenny la cow-boy
Auteur - Illustrateur

Jean Gourounas

Edition

Atelier du poisson soluble – 2013

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Mais qui a laissé une trace de patte sur son poney de shérif ?
Un album qui utilise la répétition pour nous entraîner vers une fin déjantée.

Mots-clés : émotions, western

Des activités ludiques sont proposées pour cet album dans l’onglet « Pédagogues »

Présentation

Jenny, fille cow-boy au langage peu châtié (langage de cow-boy qui n’est jamais vulgaire) trouve des traces de pattes sur son cheval (de bois). Elle va rechercher le coupable en interrogeant successivement les différents animaux (jouets) de sa chambre : le putois, le lynx, le coyote, l’ours, le bison (la taille augmente peu à peu et peut faire penser à une randonnée du plus petit au plus grand). Ceux-ci impriment l’un après l’autre leur empreinte sur le poney pour la comparer à la trace initiale et montrer qu’ils ne sont pas coupables. Vient alors le tour d’interroger le « dindon » (l’indien). Celui-ci intervient aussi calmement que la fillette s’est énervée, en donnant la chute de l’histoire : c’est une crotte de mouche ! C’est donc le plus petit des animaux qui a fait la « bêtise ».

Analyse

L’album donne la priorité à l’image qui prend toute la place. Le texte s’y incruste avec des typographies qui varient selon le ton employé (CF. paroles de conteurs).

Les illustrations sont très colorées, avec un arrière-plan suggéré (désert / cactus…) car imaginaire pour la fillette et des personnages caricaturés. On peut penser aux dessins animés de ce genre.

La forme choisie se veut être une « pièce » mais le générique final l’assimile plutôt à un western (voir les prénoms qui renvoient aux acteurs connus que seuls des adultes cinéphiles (ou d’un certain âge !) peuvent connaître : John Wayne /Clint Eastwood / Kurt Douglas/ Grégory Peck/ Gary Cooper….

L’humour est recherché mais il faudra armer les enfants avec une connaissance préalable des éléments de cet univers pour qu’ils en saisissent le côté amusant : absence de corps physique de la fillette, expressions de colère, langage familier « espèce de… ».

Personnages

• Jenny, la cow-boy : avec tous les attributs du cow-boy : la tenue (chapeau / foulard / gants / pistolet (à bouchon)/ bottes à éperons) mais aussi étoile du shérif, langage brut et bruit des éperons en se déplaçant, attitude agressive et même menaçante.
• Les jouets (en peluche ?) : le poney / le putois / le lynx / le coyote / l’ours / le bison / l’indien

Types de lectures possibles

On peut imaginer une lecture seule sans montrer les images pour travailler après sur le décalage qu’apportent les illustrations.
Possible mise en scène avec différentes voix et nombreux bruitages.
En fin de lecture retour possible pour suivre la mouche qui la nargue tout au long de sa recherche.
On pourrait s’amuser à fabriquer le paysage (la double page du poney aux animaux) et à faire jouer les scènes avec les marottes en introduisant la mouche et son regard.

Commentaires

Le langage est compliqué à expliquer mais caractérise bien le personnage du cow-boy :
La ferme, sale coq !
Bon sang de bois d’purée d’purée
Les plombs vont voler
Tes pieds pleins de bouse
Scalper ta tête
Coyote pouilleux plein d’poux
Les grosses godasses
Tes galoches crottées
Espèce de cochon d’bison
T’es fait comme un rat

Idem pour l’expression de l’indien et sa sagesse légendaire.

On notera les oppositions entre la fillette et les animaux : mouvement et inaction / niveaux de langages familier et précieux / agressivité et grand calme… Les animaux vont finalement donner une leçon à la fillette excitée.

Les illustrations font la part belle aux gros plans expressifs qui permettent de mettre en mots les émotions de la fillette (yeux, nuages de colère, bouche tordue…).

L’histoire n’est pas linéaire et racontée. Il faudra donc aider les enfants à la reconstruire avec des connecteurs temporels pour faire apparaître la succession des actions. On pourra également noter que, en cherchant le coupable qui a fait une petite tache sur son cheval, la fillette va amener les animaux à poser leur empreinte et donc à maculer de plus en plus le cheval. L’effet recherché est alors contraire à celui obtenu.
On fera aussi s’interroger sur ces accusations non fondées et chercher comment Jenny aurait pu faire autrement pour trouver le coupable.
La fin de l’histoire n’est pas dite. On pourra la faire formuler par les enfants.

Mise en réseau

De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait caca sur la tête de Werner Holzwarth, illustré par Wolf Eribruch Milan Edition(1993)