Un mur si haut

Un mur si haut
Auteur

Nancy GUILBERT

Illustratrice

Stéphanie AUGUSSEAU

Editeur

Des ronds dans l'O – 2015

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Ils décidèrent de ne plus jamais s’adresser la parole et de construire un immense MUR entre leurs deux villages.

Des activités ludiques sont proposées pour cet album dans l’onglet « Pédagogues ».

Mots-clés : amitié, différence, guerre

Présentation générale

Un garçon et une fillette, issus de deux royaumes différents, les bleus et les blancs sont de grands amis. Mais les deux rois se disputent des terres et finissent par construire un mur très haut entre les deux peuples. Malgré tous leurs efforts, les deux enfants ne peuvent plus jouer ensemble.
Un jour, le roi blanc tombe malade et le médecin a besoin d’une fleur spécifique pour le guérir. Celle-ci ne se trouve que dans l’autre pays. Les peuples décident alors de détruire le mur frontière pour réunir les familles, ce qui permet au roi d’être guéri et aux souverains de reconnaître leur erreur.

Notre analyse

Joli livre, bien illustré pour un message complexe autour des relations entre les hommes.
Les deux communautés humaines vivent en bonne intelligence et bien que cela ne soit pas dit dans le texte, les enfants noteront sûrement que les hommes du peuple bleu sont blancs et que ceux du peuple blancs sont noirs même si cela n’a pas d’importance dans l’histoire.
Comme dans Flonflon et Musette de Elzbieta, les événements sont vus à hauteur d’enfant. Plume et Timy représentent l’intelligence de la relation et subissent les bêtises des hommes qui les séparent. Ce sont les puissants qui décident, les faibles qui pâtissent. L’enjeu est un morceau de terre convoité par les deux rois et le mur de séparation qui va être construit n’est pas sans faire écho à certaines situations actuelles. On notera aussi que la résolution du problème tient autant à la décision des peuples qui cassent le mur qu’à l’intérêt du roi qui a besoin d’accéder à l’autre côté pour ses besoins personnels. La réconciliation est un peu rapide et la fin semble presque « choquante » puisqu’on y voit les animaux en liberté sans les humains ce qui pourrait être interprété comme une négligence du bien être des sujets concernés.
Si cette petite histoire est à mettre en parallèle avec la grande, d’hier ou d’aujourd’hui, elle est aussi symbolique des barrières psychologiques que l’on construit pour soi-disant se préserver, sans imaginer qu’on peut avoir besoin de l’autre. L’universalité du propos est renforcée par le choix, astucieux et déstabilisant, d’un homme noir comme roi blanc et d’un homme blanc comme roi bleu. L’ensemble est dépouillé. Le texte est concis. Les personnages, peints à l’aquarelle, se détachent des grands aplats de canson, couleur terre.

Les illustrations

Les teintes choisies ne sont pas celles que l’on retrouve habituellement dans les albums pour jeunes enfants : gris, bleu, blanc se complètent et s’harmonisent joliment dans l’utilisation de pastels, d’aquarelle et de pochoirs. Les personnages semblent un peu figés, simplifiés, raidis mais l’ensemble est une belle réussite.