Mon frère est un cheval

Mon frère est un cheval
Auteur

Alex Cousseau

Edition

Editions Rouergue – 2012

Deux courts romans autour d’un cheval, trait d’union entre deux enfants.
Sa maman a donné le jour à Elvis en plein milieu de l’hiver, en Mongolie, exactement en même temps que la jument a accouché de son poulain. Maintenant, Elvis et le cheval ont 8 ans et ils sont inséparables. Même si les temps sont durs et que les parents d’Elvis auraient bien besoin de l’argent que rapporterait la vente du cheval…
Pour son huitième anniversaire, Sarantoya reçoit le cadeau qu’elle a tant espéré : un cheval. Elle l’appelle Orage et ne résiste pas, dès la première nuit, à monter sur son dos. Le cheval l’emmène alors pour un long voyage de 3 jours à travers la Mongolie et ne s’arrête que quand il aperçoit un jeune garçon qu’il connaît bien…

Mots-clés : point de vue, lien homme-animal

Présentation

Ce petit roman se lit à l’endroit ou à l’envers. Il comprend deux histoires qui se réunissent au milieu du livre.
Dans la première histoire, Elvis est un enfant qui est le seul à pouvoir chevaucher ce cheval sauvage né le même jour que lui. Il le considère comme un frère et y est très attaché. Mais l’année de ses huit ans, lors un hiver particulièrement rigoureux, Il se résout à le vendre pour aider ses parents. Lors de la séparation, Elvis promet à son cheval, qu’ils se reverront un jour.
Dans la deuxième partie, il s’agit d’une fillette, Sarantoya, qui reçoit un cheval en cadeau et l’appelle Orage. Une nuit où l’enfant n’arrive pas à dormir, elle va retrouver son cheval dans son enclos, le promène et le monte. A ce moment-là, Sarantoya sur le dos, Orage s’enfuit et galope durant plusieurs jours à travers la steppe avant de s’arrêter quand il voit un garçon s’avancer vers lui : c’est Elvis.

Notre analyse

La notion de double point de vue est largement illustrée par la double entrée dans le récit, à l’endroit et à l’envers. Les éditions du Rouergue ont crée cette collection « Boomerang » avec le slogan : « un livre qui s’attrape par les deux bouts ». Plié de rire de Rachel Corenblit appartient à cette même collection.
Dans le cas de notre livre, la question se pose de savoir s’il est plus pertinent de commencer par le récit d’Elvis pour continuer par le récit de Sarantoya dans la mesure où les deux histoires se succèdent. Il ne semble pas intéressant d’imposer l’entrée souhaitée aux enfants. Mais des échanges sur les différentes entrées en lecture permettront de faire un point sur l’intérêt de la collection.
Alex Cousseau propose ici une écriture poétique empreinte de métaphores. Certains enfants seront certainement sensibles à la beauté du texte, d’autres peut-être moins. De nombreuses éléments symboliques sont déclinés pour mettre en valeur les notions de liberté, confiance, union de cœur : la dénomination des personnages (orage, Sorantaya… mais pourquoi Elvis ?), les références aux éléments naturels (la lune, les éclairs, les flammes…), le boomerang.
On notera que les parents sont peu présents. Leur rôle est essentiellement lié au contexte social de la vie des enfants qui engendre le choix d’Elvis de vendre son cheval (une scène un peu mélodramatique qui a peu à voir avec l’ensemble) et la possession du cheval par Sarantoya.
La fin ouverte est complexe et énigmatique. Elle sera certainement l’objet d’échange sur les interprétations de chacun.
« -Je savais que tu viendrais, dit le garçon en souriant.
Et je ne sais même pas s’il parle au cheval ou s’il me parle à moi. »

Pour accompagner la lecture

On pourra rapprocher ce livre de nombreuses parutions qui évoquent :
• le cheval et la liberté : Le cheval magique de Han Gan de Jiang Hong Chen / Ecole des Loisirs, 2004
• le cheval et le lien unique qui lie l’animal et le cavalier : Cheval de roi de Anne-Sophie Sylvestre /Nathan, 2005.