Anya et tigre blanc

Anya et tigre blanc
Auteur

Fred BERNARD

Illustrateur

François ROCA

Editeur

Albin Michel Jeunesse – 2015

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Dans un pays enneigé, où règne un roi dur et injuste, sévit une terrible malédiction qui frappe les enfants nés la même année que l’unique héritier. Les uns après les autres, année après année, les enfants disparaissent… et on n’entend plus jamais parler d’eux.
Anya fait partie de cette génération perdue. Privée de son frère jumeau, enlevé bébé, la jeune fille grandit en compagnie de son tigre blanc, la rage au cœur. Menacée, elle est bien décidée à affronter le danger lorsque celui-ci se présentera. Un jour, enfin…Il sera question d’une sorcière aux yeux blancs qui crache le feu, d’une prémonition qui scelle les destins, d’une évasion et d’une révolte menée par une armée d’animaux sauvages…

Mots-clés : amitié, Grand Nord,

Narration

L’histoire prend la forme d’un conte ou d’un récit initiatique.

Dans un royaume nordique, un prince naît. A partir de ce jour-là, les enfants du royaume nés la même année que ce dernier disparaissent les uns après les autres, à des âges différents. Les parents, angoissés par ces pertes imprévisibles, adoptent des bébés-animaux qui remplacent les enfants disparus. Ces animaux deviennent des supports d’affection mais sont aussi des aides aux travaux des adultes.

L’héroïne, Anya, disparaît à son tour l’année de ses douze ans. Son frère avait été enlevé bébé. A la suite de cette première disparition, ses parents avaient adopté un bébé tigre qui a grandi aux côté de la fillette. Mais Tigre blanc n’a pas réussi à empêcher l’enlèvement d’Anya qui se trouve retenue prisonnière. Elle mettra tout en œuvre pour se sortir de cette situation et permettre aux autres enfants de revenir dans leurs familles.
Nos commentaires :
C’est un magnifique album qui traite une légende nordique sous une très belle forme illustrée. L’ambiance nordique, le rapport aux animaux peuvent être rapprochés de la célèbre trilogie de Philip Pullman, le royaume du nord et de la culture viking.
La forme de l’histoire n’est pas si simple. Tout d’abord c’est le temps qui raconte, le temps qui passe…. Le choix de ce narrateur n’est pas gratuit puisque le problème posé joue sur le temps. La chaîne causale qui lie les évènements est relativement complexe (les raisons qui poussent la sorcière à enlever les enfants, la fausse prédiction au roi et à la reine, le réveil du dragon…). Il faut aussi comprendre que les enfants disparaissent par série, mais qu’ils sont tous de la même année de naissance. Anya est enlevé à 12 ans, elle ne connaît pas son frère, disparu à sa naissance, mais il a le même âge qu’elle.
Anya est une véritable héroïne. Elle parle aux animaux, signe qu’elle est encore dans le monde de l’enfance. Ses qualités sont remarquables. Elle est volontaire, courageuse, intelligente, unificatrice. Elle n’hésite pas à affronter des difficultés que les adultes, vieux, quasiment paralysés, ne cherchent plus à dépasser. Elle ne se laisse pas faire et elle cherche des solutions. Elle suscite la confiance de son frère et des autres enfants prisonniers. Cette histoire raconte comment une jeune fille, une jeune héroïne, peut prendre le relais d’un pouvoir pour créer un monde meilleur.

Notre analyse

La notion de transition, de passage, est prégnante dans le récit. Outre le passage du froid glacial à un début de lumière printanière, Anya passe du monde de l’enfance au monde de l’adolescence, les enfants passent de l’emprisonnement à la liberté, le dragon passe de l’endormissement au réveil… Ces nombreuses transitions mettent en valeur la transformation des états de chaque élément.
On ne peut évidemment pas passer sous silence les magnifiques illustrations de François Roca. La présentation de l’album par Fred Bernard plus bas explique le travail complémentaire qui existe entre l’auteur et l’illustrateur. L’interview de François Roca indique le travail de documentation qu’il a l’habitude de faire avant de se lancer dans ses tableaux. Car François Roca réalise des tableaux à l’huile pour chaque illustration. Ses inspirations sont multiples : peinture, cinéma, sculpture… Nous sommes malheureusement dans l’impossibilité de citer des références qui aurait servi l’illustrateur.