Ascenseur vers le futur
Auteur | Nadia Coste |
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Edition | Mini Syros – 2014 |
1991. Le jeune Brett est persécuté par Jérémy Mazalet et sa bande. Un soir, il se réfugie dans un entrepôt désaffecté pour tenter de leur échapper. Il se croit perdu, quand soudain la porte d’un ascenseur s’ouvre : à l’intérieur, un adolescent tout en noir, qui semble le connaître… Sauvé ! Brett s’aperçoit ars que le panneau de l’ascenseur comporte une centaine de boutons : 1980, 1981, 1982… jusqu’à 2080. C’est le début d’un incroyable voyage.
Présentation générale
L’histoire commence par une situation de harcèlement. Brett, un jeune collégien, est sauvé in-extremis par Lucas, un jeune garçon venant du futur. Vingt-quatre années séparent les deux personnages. Un aller vers le futur suivi d’un retour au présent vont permettre de faire émerger des réflexions sur la construction du futur, sur les liens entre le passé et le présent, ainsi que sur les relations familiales
Notre analyse
Il semble que l’auteur se soit largement inspiré du film Retour vers le futur (1985) pour écrire son récit au regard des nombreux éléments communs entre les deux supports (un père qui manque d’assurance, un jeune garçon harcelé par un voyou, du racket, une machine pour voyager dans le temps, …).
L’histoire est bâtie sur un paradoxe temporel assez compliqué dans la mesure où toute intervention sur le passé peut modifier le présent de manière irrévocable, voire empêcher la naissance des acteurs du temps présent. Ici la situation est d’autant plus complexe que le père, c’est-à-dire Brett, ment à son fils depuis le début pour l’inciter à aller modifier le passé. Sans son intervention il sait qu’il ne serait pas ce qu’il est. En fin de récit il est assez difficile de s’y retrouver, l’essentiel étant que tout revienne dans l’ordre.
L’écriture est simple. Les nombreux dialogues qui émaillent le récit rendent les personnages attachants et proches du lecteur. Le motif de la machine à remonter le temps reste fascinant dans la mesure où il offre des expériences incroyables. Les enfants devraient entrer facilement dans le récit. On regrettera seulement quelques détails qui jouent un peu trop sur l’émotion (le cancer de la mère par exemple). Evidemment l’évocation du racket et du silence des victimes sera certainement l’occasion de débattre et d’échanger.
Pour accompagner la lecture
Une difficulté pour comprendre le rapport aux temps correspond aux années de référence des personnages : Brett raconte l’histoire en 1991, pour lui 2015 correspond au futur. Or le lecteur lit le roman en 2015, donc dans ce qui est pour le récit le futur. Il faut se repérer ! De plus les jeunes lecteurs ont certainement peu de représentations des années 90 notamment des débuts de la technologie (pas de téléphone portable, pas d’ordinateur, pas de messagerie…). Il sera intéressant de s’interroger sur l’évolution des modes de vie entre les années 90 et les années 2010
Pour débattre
Le roman est riche et permet de s’interroger sur de nombreux thèmes. Nous vous proposons différentes entrées de débat :
– La question du racket : Plusieurs personnages sont confrontés à un problème de harcèlement et de racket, de quelles façons différentes y répondent-ils? Et vous, que feriez-vous
– Les relations entre les personnages : Quels types de relations entre ados sont évoqués dans le livre ? (protection, entraide, agression, solidarité…) / Comment s’exprime et évolue la relation père-fils (entre Brett-adulte et Lucas???) dans ce roman ?
– L’ado, adulte en devenir : Quel est le caractère de Brett? Qu’est-ce qui le freine ? Comment va-t-il prendre confiance en lui ? (En découvrant le futur qui l’attend, le jeune garçon prend conscience de ce qu’il veut vivre et entend modifier son présent.) / Comment sait-on que l’ennemi de Brett deviendra un adulte épanoui ? Si on est un « voyou » (comme Jérémy dans l’histoire) le reste-t-on forcément ?
– Quelles sont les caractéristiques du genre fantastique dans cet ouvrage ?