On verra demain
Auteur | Mickaël Escoffier |
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Illustrateur | Kris Di Giacoma |
Editeur | Kaléïdoscope – 2014 |
“On verra demain”, répondait Paco lorsqu’on lui demandait de ranger sa chambre.
“On verra demain”, répétait-il au lieu d’aider les autres.
“On verra demain…”
Et puis, un jour, demain a fini par arriver.
Mots-clés : ruse, forêt, différence
Des activités pédagogiques sont proposées pour cet album dans l’onglet « Pédagogues ».
Présentation générale
Un album de paresseux… qui donne à méditer sur le temps qui passe, notamment le temps d’observer.
Notre lecture
Le thème porté par cet album, la procrastination, est étonnant et rare en littérature de jeunesse. Pour l’illustrer, quoi de mieux qu’un paresseux qui reporte constamment ce qu’il doit faire. Ce qu’il aime, en fait, c’est ne rien faire et remettre à demain tout ce que son entourage lui demande. Le problème est que demain finit par arriver et que Pablo se retrouve seul devant un grave problème. Il devra ruser pour se sortir d’un mauvais pas et pouvoir rester sur son arbre sans bouger. On s’aperçoit alors que, sans rien faire, l’animal a beaucoup observé autour de lui et sait broder sur ces souvenirs pour maintenir les castors en haleine et éviter la catastrophe.
Le texte est clair, simple, écrit en gros caractères et en bonne articulation avec les illustrations. Les attitudes du paresseux sont pleines d’empathie et son sourire béat amène à lui donner raison dans ses choix. On notera un jeu de mots à expliquer : les castors sont « armés jusqu’aux dents ».
Les illustrations
Les illustrations fantaisistes donnent une tonalité humoristique au récit : les castors transformés en forestiers suréquipés (scie, ciseaux, hache, pétard, corde et tracteur mais aussi casques antibruit), les petites grenouilles qui montent à l’échelle, la grenouille avec ses brassards et son bonnet de bain, les castors qui se rapprochent puis s’empilent pour écouter et le bâillement final qui prend toute la place comme la chose la plus importante de l’histoire.
Pour accompagner la lecture
On pourra revenir avec les enfants sur l’attitude du paresseux : il intervient pour lui, pour son confort et laisse tomber les autres quand ils ont besoin d’aide. Ce n’est que quand il est concerné par son arbre qu’il va s’apercevoir qu’il est seul et que cela va rejaillir sur son style de vie. Objectif très égoïste. Aurait-il dû réagir avant ? Avec les autres ? Son action personnelle va-t-elle faire revenir les autres animaux ou va-t-il rester seul sur son arbre ? Inutile de culpabiliser les élèves –procrastinateurs, ce n’est pas le propos du livre !
On pourra remarquer que les éléments racontés par le paresseux sont véridiques :
- la grenouille bleue (toxique) existe bien et le mâle transporte bien ses petits dans un lieu protég
- la brindille-insecte est un phasme que les enfants peuvent connaître
- les papillons avec des yeux énormes sur les ailes font penser aux papillons chouettes
- certains lézards appelés « lézard Jésus-Christ » marchent vraiment sur l’eau
- beaucoup d’oiseaux ont un plumage arc-en-ciel
Un autre ouvrage du tandem Escoffier/ Di Giacoma est à découvrir, Histoire de la petite fourmi qui voulait déplacer les montagnes. On notera que Mickaël Escoffier est également l’auteur de Allo Vénus.