Il était une fois deux oies dans une maison en feu
Auteur | Martin Baltscheit |
---|---|
Illustrateur | Ronan Badel |
Edition | Glénat – 2009 |
Pas si bêtes, les oies ? Malheureusement pas ! Un conte animalier tordant et mordant à souhait. Il était une fois Anna et Emma, deux oies bêtes comme pas deux qui vivaient sous le même toit. La vie était belle ! Elles se cuisinaient des œufs au plat. Quand soudain leur maison de paille s’embrasa. Vite ! Au secours ! Quelqu’un ! Mais qui ? Car il y a de nombreux animaux capables d’éteindre un feu ! Mais foi d’oie, c’est parfois très difficile de faire un choix ! Car en effet nos deux oies ne font confiance à personne alors qu’elles sont en péril : ni à l’éléphant – qu’elles trouvent trop lourdaud – ni au taureau – trop fiérot – ni encore au renard – bien trop filou… et la liste est longue ! Et les flammes grandissent pendant ce temps-là ! Avec Anna et Emma, les deux oies les plus bêtes qui soient, bienvenue dans un petit conte animalier qui aiguillera les enfants, avec un humour ravageur, sur la sagesse, l’humilité et la nécessité de savoir accepter l’aide d’autrui.
Mots-clés : point de vue, émotions
Présentation générale
Le titre indique directement la situation de départ : deux oies doivent réagir face à l’incendie de leur maison. Mais les oies pérorent, tergiversent, dénigrent… Elles sont vraiment bêtes. Elles n’engagent aucune solution efficace, elles risquent leur vie ! Sauf que….
La situation dramatique est traitée avec un humour remarquable concrétisée par une fin tout à fait inattendue.
Notre analyse
Petit conte animalier avec un traitement illustratif proche de la BD qui donne un ton humoristique au texte très rythmé.
Le titre donne le point de départ de l’histoire : tout se déroule ensuite à partir des jugements des oies sur leurs congénères : l’éléphant –trop lourdaud – le taureau – trop fiérot – le renard –trop filou... et ainsi de suite. Chaque animal est associé à un défaut qui le dévalorise. Les deux oies ne font confiance à personne alors qu’elles sont en péril. Ce sont donc leurs propres défauts qui sont ainsi mis au jour – orgueil, bêtise et péroraison- et qui leur feront perdre non seulement leur maison mais aussi l’amitié des autres animaux.
On pourra faire réfléchir les enfants sur les qualités de ces animaux que les oies n’ont pas perçues. Comment auraient-ils pu les aider si elles les avaient appelés ? (la trompe de l’éléphant…..). Il n’est pas forcément nécessaire de finir par une morale autour de la sagesse et l’humilité qui n’est pas donnée dans le texte mais on pourra néanmoins faire apparaître la nécessité de savoir accepter l’aide d’autrui.
La répartition des rôles entre les deux oies peut aussi être analysée : comment peut-on les différencier ? Qui décide et domine ?
La chute sera à faire verbaliser : que disent les oies ? Que pensent les autres animaux ?
Les illustrations accompagnent très bien le texte en donnant à lire les expressions qui sont associées aux qualificatifs moraux. Elles comportent beaucoup de petits détails que les enfants débusqueront avec plaisir. Elles donnent une accélération au récit par leur succession. Attention à un décalage qui ne semble pas volontaire entre le texte et l’image à partir de la page 20. L’humour général est à faire émerger.
Pour prolonger la lecture
On pourra proposer aux enfants d’autres histoires d’oie, Pélagie, princesse des oies, de C. Clément ou Une petite oie pas si bête de CJ. Church, des contes de Grimm.