Je veux qu’on m’aime

Je veux qu’on m’aime
Auteur-illustrateur

Léo Timmers

Edition

Milan – 2015

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Un pauvre corbeau, sur un fil perché, était bien malheureux. Tout noir du bec jusqu’aux plumes, il faisait peur à tout le monde, et personne ne l’aimait. Mais un jour il eut une idée…

Mots-clés :, amitié, identité

Présentation  de l’éditeur

L’éditeur propose en ligne une présentation relativement exhaustive du récit.

« Même les corbeaux ont un cœur ! Et celui-ci est triste d’être toujours tout seul, car il aimerait bien qu’on l’aime. Un jour, il aperçoit une mésange, une perruche et un pinson en grande conversation. « Chouette ! » se dit le corbeau, ravi à l’idée de se faire des amis. Mais dès qu’il ouvre son bec, mésange, perruche et pinson s’enfuient à tire-d’aile… Le corbeau retient la leçon et décide de donner de la couleur à son plumage. Une touche de jaune et de bleu pour ressembler à une mésange, du vert pour tenter de se lier d’amitié avec la perruche, du gris et du rose pour s’approcher du pinson… Mais le résultat tant attendu ne se produit pas… Au contraire, les trois volatiles se sauvent, terrifiés, à chaque tentative. Le corbeau verse des larmes de désespoir qui diluent ses nouvelles couleurs. Bien vite, il se retrouve tout noir et toujours aussi seul, quand il entend de petites voix craintives. Les trois oiseaux sont revenus… pour le remercier d’avoir chassé l’affreuse mésange, l’horrible perruche et l’épouvantable pinson… Ils sont persuadés d’avoir été sauvés par le corbeau, et ce n’est pas lui qui va les détromper ! Puisque maintenant il y a trois personnes qui l’aiment ! »

Notre analyse

Un petit album avec très peu de texte qui parle de la différence, des préjugés, de la difficulté de rester soi-même face au groupe et surtout du désir d’être aimé. Le pauvre corbeau a des attitudes déconcertantes. Son attitude sur le fil du récit est terriblement expressive et témoigne de son désarroi comme de son optimisme.

L’approche des personnages est stéréotypée. Il faudra comprendre que les corbeaux sont le plus souvent noirs, les perruches vertes, les colibris jaunes et bleus et les mésanges roses et bleues.

Même si le volume de lecture est réduit, le lexique utilisé est parfois difficile. Il est question de « peur bleue », de « gazouillis », de « cœur battant »… Il sera sage de s’intéresser à la richesse lexicale pour reprendre les mots, réfléchir à leur sens, les utiliser dans différentes contextes.

La fin est heureuse, le corbeau finit par être accepté, il joue même avec ses nouveaux amis. Mais il n’a pas le courage de raconter son histoire… on peut le comprendre mais on peut également s’interroger : une véritable amitié peut-elle se construire sur cette base ?

Les illustrations

Les illustrations sont délectables. Sur un fond blanc les personnages-oiseaux apparaissent en premier plan, perchés sur leur fil, avec leur apparat de plumes et becs colorés. Ils sont très expressifs et il est assez jubilatoire de les observer. Les illustrations ont un rôle narratifs essentiel.

Or la lecture d’images n’est pas si simple pour les jeunes enfants. Il sera peut-être nécessaire de les orienter dans le décodage des signes qu’invite à lire Léo Timmers.

Les illustrations représentant le corbeau déguisé peuvent être, par exemple, supports d’échanges. Pourquoi les trois amis se sauvent-ils ? Que pensent-ils ? Que pense le corbeau ? Comment évolue son attitude ?

La double page qui montre la confrontation entre les corbeaux et les autres oiseaux demande certainement une réflexion. Que se passe-t-il ? Que se disent les oiseaux ? Comprendre que le colibri, la perruche et la mésange n’ont pas reconnu le corbeau n’est pas une évidence.

Pour prolonger la lecture

Disney Pixar propose une animation en lien direct avec l’album « For the birds / Drôles d’oiseaux sur une ligne à haute tension » .

La différence existe même à l’intérieur de la famille corbeau, c’est ce que l’on peut lire dans Bébé Corbeau de John Rowe (Nord—Sud). Le site « maternalbum »  propose un grand nombre de titre d’ouvrages parlant tous de corbeaux !