Le chemin des étoiles

Le chemin des étoiles
Auteur-Illustrateur

Landis Blair

Traductrice

Julie Sibony

Editeur

Kaléidoscope – 2023

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Watson n’arrivait pas à dormir. Les yeux grands ouverts, il s’efforçait de ne pas penser à ce qu’il pouvait y avoir, tapi dans son placard ou grouillant sous son lit. Quand, soudain, il remarqua quelque chose de bizarre. Watson souleva prudemment sa couverture, et c’est là qu’il vit… les ÉTOILES.

Mots-clé : nuit, peur

Présentation générale

Watson n’arrive pas à s’endormir. Il a peur de tout ce qui pourrait se cacher sous son lit ou dans son placard… Soudain, il aperçoit une lumière qui surgit de sous sa couverture. Il la soulève doucement et découvre une voûte céleste réconfortante dans la nuit noire. Comme il n’a pas sommeil, il se laisse guider sur le chemin des étoiles qui l’amène dans un univers magique et foisonnant où il va faire d’étranges rencontres .Dans une forêt d’abord, puis dans un train, sur la mer et en haut d’une tour, d’où il retrouvera cette voûte étoilée qui le ramènera dans son lit dans lequel il s’endormira.

Nos commentaires

La première impression quand on prend cet album est de penser à Maurice Sendak dans Max et les maxi-monstres. Comme chez Sendak, les dessins prennent ici toute la place, le texte étant réduit au minimum, avec de multiples détails dans une gamme de couleurs adaptées au propos et avec ce style de hachures qui donne à la fois du mouvement et du relief. On retrouve également le personnage central du jeune enfant en pyjama qui se trouvait chez les Maximonstres et un problème à résoudre qui est ici : comment s’endormir ?

L’histoire commence quand Watson est dans son lit, entouré de dessins et de peluches de monstres mais il n’arrive pas à dormir. Il imagine des bras de pieuvres et une espèce de monstre qui entourent son lit et l’empêchent de s’endormir. On voit son visage effrayé et son doudou serré fort contre lui, avec sa couverture remontée jusque sous son nez. Mais subitement, une lumière pointe sous sa couverture. Il ne peut s’empêcher d’aller en chercher la source.
On bascule alors dans un monde imaginaire qui va s’agrandir au fur et à mesure que Watson s’y aventure. L’intérieur de sa couverture se pare de multiples étoiles qui l’accueillent et lui sourient. Il commence à suivre le chemin qu’elles lui montrent.
Là commence une aventure extraordinaire. Watson avance. La route tourne et sinue sous la couverture qui devient une véritable voûte céleste. Elle le mène dans une forêt magique et luxuriante, où il rencontre d’ énormes créatures cachées derrière les arbres .Ils arrivent alors tous sur un immense pont au-dessus de la forêt, longent des falaises dangereuses et franchissent une mer jusqu’à une île où se trouve une tour immense. Watson gravit cette tour pour arriver en haut et dominer tout le panorama dans lequel il a voyagé précédemment. C’est donc une fin heureuse qui termine l’histoire puisqu’ il va dominer son monde imaginaire et se trouver dans une situation de réussite et de bien-être car il aura vaincu ses propres angoisses.

Au long de cette promenade, Watson suit les étoiles, éléments rassurants par leur lumière dans la nuit, qui le mènent dans une forêt de contes.
Comme il n’a pas sommeil, Watson ne veut pas s’arrêter et continue le voyage. Cette forêt a gardé sa noirceur due à la nuit et aux teintes froides, violettes et vertes, qu’utilise l’auteur mais se révèle pour lui accueillante, car éclairée par les étoiles. Il leur fait confiance.
A-t-il raison ? Voilà l’arrivée de monstres de toutes sortes qui sortent des buissons. Heureusement, ceux-là semblent aimables avec lui et l’intègrent dans leur équipe jusqu’à une gare où ils montent dans un train.
Où vont-ils ? Que va-t-il se passer ? Le train fait basculer le voyage dans le monde de la fête foraine avec ses montagnes russes et ses paysages variés mais aussi avec quelques peurs bien visibles sur le visage de Watson. La traversée de lamer sera plus tranquille et il arrivera au pied d’une tour qui fait penser à la tour de Babel et semble le but de tout ce voyage. C’est de là-haut, tout près des étoiles, qu’il apparaîtra victorieux et dominateur de ses peurs nocturnes.

A chacune de ces étapes, une ritournelle revient : « Et comme Watson n’avait pas sommeil … » accompagnée d’une vignette dessinée dans laquelle le visage de Watson montre de plus en plus de signes de fatigue et de sommeil : au début il a le regard vif, puis ses paupières tombent. Il est ensuite obligé de s’asseoir sur une branche puis ne tient plus debout, Il bâille profondément mais il veut continuer ce voyage jusqu’au bout. L’opposition entre le texte de la ritournelle qui est toujours le même et les dessins qui l’accompagnent feront sûrement réagir les enfants.

Car, enfin exténué, Watson reviendra dans son monde réel, sous sa couverture affaissée qui lui permettra de se recoucher et de s’endormir…en rêvant aux étoiles et à ses rencontres. La dernière double-page est magnifique. L’enfant dort calmement et autour de lui tout son monde imaginaire s’est installé. Sans doute sont-ce ses rêves qu’il revit. Il est amusant de retrouver ici les monstres qui le bordent avant de s’éclipser, la forêt qui s’écarte autour de son lit, le petit train qui continue de tourner et sa tour qui le suit de loin comme un veilleur de nuit protecteur.

Notre avis

C’est un livre qui provoquera de multiples sensations, émotions, réactions chez les enfants. Il nous parle des peurs et de l’imaginaire enfantin, de l’attirance pour les monstres et des angoisses qu’ils génèrent, des besoins d’être rassuré pour être bien et pouvoir s’abandonner au sommeil.
Les illustrations sont magnifiques, surprenantes. Elles fascineront sûrement les jeunes lecteurs par la place qu’elles occupent et les détails qu’elles comportent.
Voilà un bel album foisonnant qui emmènera tous les enfants en voyage imaginaire dans un livre coloré qu’ils pourront s’approprier et feuilleter à loisir.

Pour aller plus loin

Le classique de Maurice Sendack, Max et les maximonstres paru à l’école des loisirs en 1973 et réédité en 2015. Le site I-prof propose une analyse  tout à fait intéressante de l’album.

Max et les maximonstres (album) (cf ne) - 1

Un autre livre sur la peur de l’endormissement paru en 2001 réédité en 2021, Il y a un cauchemar dans mon placard de Mercer Mayer paru chez Gallimard jeunesse

Il y a un cauchemar dans mon placard - 1