Sami et la belle boîte de chocolat

Sami et la belle boîte de chocolat
Auteure

Fatima Sharafeddine

Illustratrice

Annick Masson

Editeur

Mijade – 2023 (première édition en 2007)

La maman de Sami a acheté une belle boîte de chocolats dont elle veut faire cadeau à ses voisins. Sami, qui voit s’envoler ses rêves de chocolat, cache difficilement sa déception. Il ne se doute pas que la boîte va réapparaitre dans sa vie, intacte, après un incroyable périple !
Une petite histoire aussi irrésistible que du chocolat !

Mots-clés : randonnée, amitié

Présentation générale

Aujourd’hui c’est samedi, jour des courses ! Le petit Sami est au supermarché avec sa maman et quand il voit qu’elle achète une jolie boîte de chocolats, emballée dans un papier rouge et ornée d’un beau ruban de même couleur, il se réjouit à l’avance…Il adore les chocolats ! Hélas, quelle déception au retour à la maison : les chocolats sont destinés à être offerts aux parents de Niko chez qui ils sont invités le lendemain et qui habitent l’étage au-dessus ! Patience…Sami aura un chocolat demain ? Et non…Niko est allergique au chocolat, sa maman n’ouvre donc pas la boîte de tout l’après-midi ! Sami doit renoncer aux chocolats de la belle boîte rouge…Et voilà que cette boîte va se promener toute la semaine d’un étage à un autre de l’immeuble, chaque personne l’ayant reçue préférant l’offrir à quelqu’un d’autre ! Et ce que l’on attend depuis le début finit par arriver : retour à l’envoyeur, la boîte intacte en fin de semaine est offerte à Sami par Madame Sophia avec deux gros bisous mouillés, un sur chaque joue…Orgie de chocolats pour Sami et sa petite copine Emilie sur les marches de l’immeuble ! Tout est bien qui finit super bien…

Nos commentaires

Sami et la belle boîte de chocolats est une petite histoire contemporaine, de type récit de vie, mais elle est construite sur les règles du conte de randonnée : des structures répétitives avec des évènements qui s’enchaînent jusqu’au dénouement, une chaîne de personnages, une question récurrente qui rythme le texte comme un petit refrain et qui fait rebondir l’histoire. Ici : Va-t-elle rester là, dans son papier rouge, jamais déballée ?

L’histoire est simple, facile à comprendre et enjouée. On se doute rapidement que la boîte de chocolats va revenir à son point de départ et les enfants auront plaisir à suivre les divers rebondissements.
L’ambiance dans l’immeuble de Sami est sympathique, tout le monde s’entend bien, prend soin des autres, est attentif à chacun. Il y a beaucoup de tendresse entre les gens à chaque étage. L’atmosphère affectueuse rend le roman très chaleureux, agréablement léger à la lecture.
Même si pour un adulte, l’idée de donner à quelqu’un d’autre un cadeau qu’on a reçu est un peu étonnante, il reste que c’est tout à fait plausible. Et dans cette histoire, tous les motifs pour ne pas garder les friandises sont recevables: allergie au chocolat, peur de grossir, sucreries interdites par le médecin…Et quand rien ne les interdit, c’est la générosité et les sentiments des gens qui motivent leur geste : le cadeau fait à quelqu’un de triste pour lui rendre le sourire, ou à celle que l’on aime et à qui on n’ose pas parler…C’est cette solidarité entre les habitants qui fait revenir les chocolats jusqu’à Sami car c’est parce que sa maman lui demande d’apporter de la soupe à Madame Sophia qu’il reçoit la fameuse boîte en remerciement. Toute cette chaîne de bons sentiments, jamais mièvres, est très plaisante.
Les « leçons » d’éducation sont justes : la maman de Sami lui apprend en douceur les inévitables petites frustrations de la vie ; elle lui enseigne aussi la gentillesse et le respect des autres : si Madame Sophia fait des baisers mouillés c’est parce qu’elle t’aime bien, Sami. Maintenant, sois gentil et mets tes chaussures pour descendre. Et Sami est un petit garçon obéissant qui écoute et qui enregistre ce qu’on lui dit. Mais quand même, il aura sa récompense à la fin du livre, clin d’œil à l’enfance. La note finale est joyeuse : Vive la gourmandise, même un peu excessive…Et partagée avec la copine du rez de chaussée, c’est encore mieux !

De petites touches d’humour émaillent le texte : les déceptions successives de Sami, les amoureux si heureux d’oser enfin se parler qu’ils en oublient les chocolats, les bisous mouillés de Madame Sophia que Sami redoute, le sourire de la maman quand la boîte revient chez elle : En tous cas, elle lui ressemble beaucoup…Et ce petit chat roux, totalement absent du texte, mais qui est déjà présent sur la couverture ; dès la double page de garde aussi on le voit dévorer tous les chocolats de la boîte à lui tout seul, son rêve,et on le retrouve à plusieurs reprises sur les dessins vivant les mêmes attentes et les mêmes déceptions que Sami. A la fin, sur les marches, il se régale à côté des deux enfants. Les illustrations d’Annette Masson ont une grande place dans le livre, présents à chaque page, et sont ainsi un excellent accompagnement à la lecture ou à l’écoute du texte pour de jeunes enfants. Elles sont colorées, très réalistes et très expressives.
Et qui passent dans la rue,enfin serrés l’un contre l’autre, quand Sami et Emilie font une orgie de chocolats ? Ne serait-ce pas Fred et Charlotte, la jolie pianiste du cinquième étage ? Cette boîte de chocolats aura vraiment eu toutes les vertus !

Sami et la boîte de chocolats : un tout petit roman proche de l’album, facile de lecture pour les lecteurs débutants et très agréable à raconter aux plus jeunes !

Dans les classiques du genre, on pourra redécouvrir un vieil album du Père Castor, Les bons amis : Par un jour de neige, le petit lapin gris va porter une carotte à son voisin, le petit cheval. Le petit cheval la porte au mouton, le mouton la porte au chevreuil… Mais qui finira par manger la carotte ?

Les bons amis - 1

Quant à Fatima Sharafeddine, autrice jeunesse libanaise, elle a également écrit un autre épisode de la vie de Sami : Sami et sa nouvelle coupe de cheveux. Sur le changement et la peur du jugement des autres.

Sami - Sami et sa nouvelle coupe de cheveux - 1

Elle est aussi l’autrice de Les oiseaux d’Adel qui traite de manière sensible et positive du handicap. Et Chez moi c’est la guerre.

Les oiseaux d'Adel - 1 Chez moi, c'est la guerre - 1