L’histoire du lion qui ne savait pas nager

L’histoire du lion qui ne savait pas nager
Auteur

Martine Baltsheit

Illustrateur

Marc Bourtabant

Editeur

P'tits Glénat – 2019

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Le lion, roi de la jungle, n’aime pas passer pour une poule mouillée !
Le lion, c’est moi qui vous le dis, n’aime pas se mouiller. De l’eau jusqu’aux mollets passe encore. Se laver le cou et la crinière, ça lui arrive de temps à autre. Mais nager pour de bon, pas question ! Oui mais voilà, lorsque sa lionne aimée se retrouve en danger, piégée par la montée des eaux, il est contraint… de se lancer !

Mots clés : courage, initiation

 

Présentation générale

Le lion n’aime pas l’eau et ne sait pas nager. Mais sa lionne, occupée à lire sur sa colline, ne voit pas les eaux monter et se retrouve isolée. Elle appelle alors le lion à son secours. Celui-ci aimerait bien aller la chercher mais il ne sait pas nager. Alors chacun de ses amis-animaux va lui montrer comment faire… mais aucune recommandation ne peut s’adapter à la morphologie du lion qui ne sait comment procéder.. Un petit grillon va alors le provoquer en lui disant qu’il manque de courage. Pour démontrer le contraire, le lion se jette à l’eau. Aidé par ses amis, il va arriver sur l’îlot de sa lionne juste quand celle-ci se jette à l’eau en lui démontrant qu’elle, elle sait nager.

Notre analyse

L’histoire est bien menée et la chute est une leçon donnée au lion. Car cet album est un petit livre d’apprentissage qui peut concerner tous les enfants.

Devant une difficulté, on a tous envie de reculer, de se trouver des raisons pour ne pas s’y attaquer, de contourner le problème afin de ne pas être ridicule. C’est ce que fait le lion en étant même méprisant envers les canards (qui barbotent). Mais quand tout le monde lui dit d’y aller, il est obligé de reconnaître son incompétence.
L’histoire prend alors la forme d’une randonnée dans laquelle le lion va écouter chacun des animaux le conseiller : plonger comme la grenouille, garder la tête haute et le derrière en l’air comme le canard, se laisser porter par le courant comme le crocodile, remonter le courant comme la truite…. Ce passage est intéressant car il démontre la notion de point de vue. Chacun conseille selon ce qu’il sait faire et cela en fonction de ce qu’il est. D’ailleurs, même le flamant rose s’y met en lui proposant de voler s’il ne sait pas nager ! On pourra faire remarquer ces propositions aux enfants en leur proposant de chercher ce qu’aurait pu conseiller d’autres animaux.

Les enfants comprendront sans difficultés que les conseils des uns et des autres sont précieux car ils sont différents et peuvent se conjuguer pour aider à trouver une solution. C’est ce que fera le lion et on s’amusera à retrouver dans son attitude de nageur ce qui vient de chacun des animaux.
Sans doute ne comprendront-ils pas les jeux de mots sur qui se laisse porter (par le courant) risque de se faire emporter du mauvais côté ou encore Ne fais pas comme le mouton, avance à contre-courant. Tout n’a pas forcément besoin d’être expliqué.
Ils noteront aussi que le courage est important car il faut se « lancer » dans la vie comme dans l’eau et si on coule parfois, les autres peuvent nous aider à refaire surface.

La tonalité humoristique se trouve dans différents registres :

• Le ton du lion d’abord très sûr de lui et prétentieux (c’est bon pour les canards !) puis ennuyé et un peu piteux devant sa méconnaissance de la nage (le lion aimerait bien y aller mais il ne sait pas nager), ensuite désespéré devant les obstacles à franchir (ce qu’il me faudrait, c’est un miracle…) et enfin piqué au vif par les moqueries du grillon (le lion est une poule mouillée)
• Les leçons des différents animaux, qui lui montrent comment nager, chacun à leur manière en étant persuadés que c’est la meilleure technique.
• La situation cocasse à laquelle le lion ne s’attendait pas : arrivé sur la colline, il pense être félicité mais la lionne s’échappe en l’ignorant.
• La morale de l’histoire, dans laquelle la lionne lui avoue que c’était un subterfuge pour qu’il apprenne enfin à nager.

L’ensemble est dynamique et la chute finale ne sera sûrement pas anticipée par les enfants. Car c’est aussi un conte de ruse plutôt féministe qu’il faudra leur faire comprendre et pour cela les aider à verbaliser ce qu’a fait, pensé, organisé la lionne pour faire agir le lion à son insu.

Les illustrations

Les illustrations collent parfaitement à cette histoire. Elles sont très colorées, bien lisibles par les enfants avec beaucoup de détails à y chercher. Les pages deviennent roses quand le lion désespère mais reprennent aussitôt leur teinte initiale quand l’action repart. L’histoire se termine dans un coucher de soleil, cadre des amours et de la paix retrouvés.
Les enfants pourront suivre de page en page, les animaux, même quand on n’en voit qu’un œil ou qu’une queue. Ils pourront s’interroger sur les expressions de la grenouille, du canard ou du crocodile et surtout sur celles du lion et de la lionne.

Pour prolonger la lecture

Cet album fait partie d’une série de qualité relatant les aventures du lion : l’histoire du lion qui ne savait pas écrire (2007), l’histoire du lion qui ne savait pas compter (2013), Votez pour moi !(2012) toutes construites de la même façon, animées par le même illustrateur et évoquant des problèmes proches des enfants. Ici encore, le lion n’est pas cet animal rugissant et dominant mais c’est la lionne qui tire les ficelles et en sait davantage que lui…ce qui n’est pas pour nous déplaire…

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