Machin Truc Chouette

Machin Truc Chouette
Auteur

Hubert Ben-Kemoun

Illustratrice

Véronique Joffre

Edition

Rue du Monde – 2012

Catégories : , Étiquettes : , , ,

On oublie toujours son nom, il est pourtant indispensable au village. Il est étranger, mais c’est lui qu’on envoie à la guerre. On ne veut pas qu’il s’installe ici avec sa famille…Mais comment faire sans lui et ses histoires différentes ?

Mots-clés : exil, identité, rejet, guerre

Présentation

Voilà un bel album qui aborde des thèmes difficiles comme l’exclusion, la marginalité, l’immigration et l’exploitation d’une manière simple qui parlera aux enfants.

Notre analyse

Deux points de vue sont à envisager : celui des habitants du lieu de vie et celui de l’homme qui arrive dans cet environnement. Pour les premiers, l’étranger devient un apport à utiliser et même à exploiter le plus possible jusqu’à la guerre qu’il fera à la place des autres ; pour lui, il s’agit de tout faire, jusqu’à perdre une partie de lui-même pour pouvoir s’installer et devenir semblable aux autres. Mais la réalité montrera qu’un étranger reste souvent étranger à vie.

On pourra aussi s’arrêter sur le point de vue du petit Gaspard : comment se situe-t-il ? Pourquoi ne réagit-il pas comme les autres ? Quelle fin ouverte peut-on envisager à partir de la dernière illustration le montrant ?

C’est une structure de fable qui mènera plutôt vers des débats que vers des explications. Qui est cet étranger qui arrive parmi nous ? Est-il si différent de nous ? Comment est-il inséré ? accepté ? intégré ?…Pourquoi n’utilise-t-on pas son nom ?
Sans doute pourra-t-on avec les plus âgés expliquer la référence à la guerre à partir de données historiques sans aller jusqu’à la notion de reconnaissance de la Patrie qui semble bien abstraite pour les enfants.

Les illustrations de Véronique Joffre appuient magnifiquement le récit par des jeux de couleurs évoquant le froid et le chaud, par des échos facilement repérables entre certaines pages de la première partie reprises en fin d’album, par des tracés géométriques qui donnent une tonalité coupante aux propos énoncés, par des éléments envahissants et accusateurs (doigts pointés), par des pointillés évocateurs d’inachevés…Il y a autant à lire dans le texte que dans l’image.

Le site Ricochet propose une analyse intéressante de l’album.