Mic Mac sur l’île mystérieuse
Auteur | Yves pinguilly |
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Illustratrice | Claire Perret |
Editeur | Belin Jeunesse – 2016 |
Dany ne supporte plus les disputes de ses parents. Une nuit, il s’enfuit : il monte dans sa barque et rame pendant des heures, avant d’accoster sur une petite île. Sous le clair de lune, il découvre une maison abandonnée. Il décide de la visiter. C’est alors qu’il découvre une cachette secrète abritant un trésor inestimable…
Présentation générale
Une enquête facile à lire dans un format bien adapté pour les jeunes lecteurs. On y trouve deux aventuriers, un garçon et une fille qui offrent l’opportunité pour chaque enfant de s’identifier. Il est question de maison abandonnée, de cachette, de mystère.
L’ambiance de danger et d’incertitude est garantie. Les héros sont curieux, intrépides. Ils ont peur mais ils font preuve de courage. Ils dépassent leurs droits mais ils résolvent une énigme. Tout est fait pour qu’une solution soit trouvée et que les deux héros, isolés au début, se lient d’amitié voire plus…
Notre analyse
Malgré l’écriture classique la construction de l’enquête semble aller un peu vite. Les raisons qui poussent Dany à agir sont peu approfondies. Dany a eu tellement peur des bruits de la maison qu’il s’est réfugié sous son bateau toute la nuit, pourtant le lendemain il décide de grimper sur le toit pour voir ce qui se passe. La maison est vide, il n’y a rien à voir mais Dany décide d’inspecter les placards et trouve les instruments de musique. Les instruments sont déjà cachés mais Dany les met ailleurs dans un « lieu sûr » pour attiser la colère des voleurs. Dany rencontre Niniane et lui raconte d’emblée son histoire sans prévenir les adultes ou les autorités…. Les enchaînements de cause à effet semblent quelque peu superficiels.
On s’étonnera également de la violence gratuite décrite dans le livre. Non seulement les enfants sont kidnappés mais ils sont littéralement torturés : Dany reçoit « à peu près cinquante doubles gifles », un voleur arrache les cheveux de Niniane « un à un ». Cette débauche de violence correspond peut-être à un effet de mode. Cela reste néanmoins étonnant dans un livre de littérature de jeunesse.
La chute du récit qui met en scène une grotte et un tunnel d’accès à la mer correspond au genre aventure maritime. La violence aurait pu continuer avec la mort d’un des voleurs, mais
la morale reste sauve (« C’est un voleur, mais c’est un être humain » ) et le voleur est juste assommé. L’épilogue avec l’explication à la police est d’une naïveté extrême qui fait sourire les adultes, mais qui contentera peut-être les enfants.
Pour accompagner les enfants dans leur lecture
On pourra réfléchir avec des enfants sur le manque d’argumentation quant à la construction de la chaîne causale. Il sera ainsi possible d’envisager d’autres possibilités de choix pour les héros de cette histoire.
L’intrusion d’une page documentaire qui illustre des éléments du récit fait partie des choix éditoriaux. « Le coin des experts » présente les deux instruments dont il est question dans le récit.
Les lecteurs un peu plus âgés pourront prolonger leur lecture avec Un amour de violoncelle de Christian Grenier, Magnard jeunesse 2003, un récit de sciences fiction qui met en exergue la relation entre la violoncelliste et son instrument.